Peurs et anxiété

Peur et Anxiété

 

--------------------

 

  1. La Peur

 

C’est une réaction émotionnelle dont chacun a l’expérience, normale et utile : en effet, elle est un signal du danger et elle permet la fuite et l’évitement de celui-ci.

La peur est donc l’émotion qu’on éprouve devant un danger réel et objectif.

 

Elle ne devient pathologique que lorsqu’elle ne remplit plus sa fonction du fait de l’intensité de la réaction motrice. Explicitons, par exemple : la peur est tellement forte qu’elle laisse une personne dans l’impossibilité de bouger. On parlera ici volontiers de sidération.

C’est ce qui se produit bien souvent chez les personnes exposées à des situations de catastrophes (climatiques, attentats, agressions, etc…). Il arrive parfois que l’intensité d’une peur puisse entraîner aussi des malaises et des états de faiblesse (malaises de type végétatifs).

 

On dit que la peur est pathologique également dans les cas où la réaction se poursuit et persiste longtemps après la disparition du danger : cela peut se manifester par exemple par des états de panique retardés, avec la répétition mentale de la situation traumatique qui a été vécue, l’apparition de rêves terrifiants et des manifestations physiques prolongées comme décrites plus haut (Syndrome de Stress Post Traumatique, S.S.P.T).

 

 

  1. L’anxiété

 

C’est un état émotionnel pénible qui comporte d’une part un sentiment d’alarme (comme dans la peur), d’attente et d’incompréhension d’un danger à la fois imminent et imprécis, et d’autre part, des manifestations physiques de différentes natures fréquemment associées à une gêne respiratoire avec oppression thoracique et sensation de constriction de la gorge. Dans ce dernier cas l’anxiété affleure à ce qu’on appelle l’angoisse (étymologiquement ce qui enserre le thorax). On retrouve dans les états anxieux des symptômes comme le trouble du rythme cardiaque, la pâleur du visage, des sueurs, des tremblements, et des sensations de faiblesse ou de malaise.

Ici nous sommes face à quelque chose qui va donc plus loin qu’une simple appréhension ou inquiétude mais dans un état émotionnel caractérisé par une « peur sans objet », et l’anticipation d’un danger qu’on n’arrive pas déterminer, tout au moins dans notre environnement extérieur. Cela signifie ainsi que c’est l’état psychique d’une personne qui est en détresse face à une menace intérieure.

 

Comme on le constate, les états anxieux peuvent être d’une intensité allant de l’anxiété légère à intense, jusqu’à un état d’angoisse profond se manifestant sous la forme d’une crise ou d’un état permanent qui devrait nécessiter une prise en charge psychothérapeutique.

 

Pour l’anxiété par exemple, la manifestation d’un stress et d’une inquiétude marqués qui durent lorsqu’une personne est face à une situation de chômage. Elle peut être dans la peur de ne pas retrouver de travail (danger réel) et dans « l’anticipation anxieuse » de savoir comment faire pour assumer sa situation matérielle et financière en attendant (danger flottant).

 

Pour l’angoisse profonde, on peut prendre pour illustrer :

La perte d’emploi d’une personne par licenciement déclenche un état d’angoisse intense, voire qui s’installe dans le temps, car la situation la renvoie à une situation de rejet d’un de ses parents ou de son foyer familial, et revit inconsciemment la situation et les souffrances de ce rejet.

 

 

Pour conclure, et à titre informatif, disons que le sentiment d’angoisse, quelle que soit la forme et le moment de sa manifestation, est le rappel à une réaction interne qui est née au début de l’histoire d’une personne, dans les tous premiers temps de la toute petite enfance, à l’occasion des premières séparations et deuils relationnels.

 

 

Maxime Le Douaron