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Phobie scolaire
Novembre 2018, après un dernier spectacle de danse, ma fille âgée de 13 ans m'annonce en pleurs qu'elle veut arrêter la danse qu'elle pratique de manière intensive depuis l'âge de 5 ans.
Sa décision m'arrange, je ne cherche pas à en comprendre la raison.
Je cumule la charge de mon cabinet d'Avocat et les études entreprises pour devenir Psychanalyste, alors ne plus courir pour l'amener à ses 10 heures de danse par semaine sans compter les stages et concours, je ne l'interroge pas sur son choix.
Mon objectif c'est ma reconversion professionnelle, les journées sont trop courtes, je serre les dents et je vois sans la voir ma fille multiplier les signes qui vont la mener à la phobie scolaire.
J'encaisse les pleurs, les crises de panique, les refus de se lever pour aller en cours (les périodes de confinement n'arrangent rien au contraire), les journées entières prostrées dans son lit ou son téléphone.
Je l'emmène consulter pas moins de 4 psychiatres et psychologues mais chaque fois c'est le même discours : "ils sont nuls, ils comprennent rien".
Je me renseigne auprès des mamans que je connais et j'apprends que leurs ados sont dans la même situation mais qu'ils prennent désormais des anti-dépresseurs et/ou des anxiolytiques ⁉.
Une réalité : selon une enquête réalisée par Santé publique France, 22% des 15-24 ans ont déclaré des symptômes d’un état dépressif en 2020, contre 10,1% en 2019. Une autre enquête menée par Ipsos a révélé que près d’un tiers des 18-24 ans avaient un trouble de santé mentale, dont 40% un trouble anxieux généralisé et 20% des symptômes dépressifs.
Ma fille veut aussi des médicaments parce que c'est le seul moyen selon elle de ne plus avoir peur
Je refuse et je m'intéresse plus spécifiquement à la psychanalyse des enfants et des adolescents.
Exercice audacieux et périlleux, je ne peux évidemment pas être l'analyste de ma fille, mais je mets en œuvre les enseignements reçus.
En juillet 2023, ma fille obtient son bac avec mention Bien et choisit de poursuivre ses études à plus de 800 km, parce qu'elle va bien, parce qu'elle gère
Je ne suis pas triste, enfin pas trop.
J'ai ouvert mon cabinet de psychanalyste depuis plus d'un an. Je reçois des enfants et des adolescents et avec chacun d'eux nous cherchons ensemble le pourquoi et le comment pour façonner leur meilleur Moi